Je reviens sur l'affaire du permis de port d'arme attribué à M. Benalla. Je m'interroge parce que, voyez-vous, monsieur le préfet, j'ai moi-même un permis de port d'arme, pour des raisons évidentes. Il m'a fallu quatre mois pour l'obtenir, parce que plusieurs enquêtes ont été menées, en particulier auprès de l'unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT) et de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Malgré mon passé, ces enquêtes ont été faites de manière approfondie, ce qui est nature à rassurer mes collègues ici présents. Ce permis de port d'arme a été refusé à deux reprises, par deux ministres, à M. Benalla.
On peut penser que, la première fois, c'était pendant la campagne électorale. La seconde fois, cela a été refusé par l'actuel ministre de l'intérieur, M. Gérard Collomb lui-même. Ses services ont donc étudié le dossier, et refusé de délivrer ce permis. Sans nul doute a-t-il été demandé la première fois par le directeur de la campagne de M. Emmanuel Macron, alors candidat. Sans doute cela a-t-il été demandé, la seconde fois, au ministre de l'intérieur actuel, par un service de l'Élysée. Il n'en a pas moins été refusé, après enquête.
Or vos services l'octroient assez rapidement, semble-t-il, dans une procédure qui va assez vite. Ma question est donc la suivante : comment se fait-il que vos services octroient ce permis de port d'arme, alors qu'il a été refusé par le ministre de l'intérieur qui, en réalité, est votre chef ?
J'aurai une deuxième question, mais en marge : M. Laurent Simonin, actuellement mis en examen, avait-il été pressenti pour succéder assez rapidement au colonel Lavergne, du GSPR, dans le cadre de ce qui était en train de se dessiner ?