Tout à fait, monsieur le député. Le préfet de police avait mis à ma disposition tous les moyens nécessaires pour gérer à peu près correctement cette manifestation. Au moment des faits qui apparaissent sur la vidéo, j'étais en train de gérer une situation beaucoup plus sérieuse vers la gare de Lyon où une partie des black blocs étaient parvenus à se faufiler dans une rue en enfilade où ils se livraient à de très nombreuses dégradations. Il y avait aussi sur la place de la Contrescarpe une violence avérée : je vois très clairement sur les images des caméras des jets de bouteilles et de projectiles sur les forces de l'ordre. Celles-ci sont intervenues sans jamais être dépassées, mais elles étaient naturellement sous pression. C'est ce qui peut expliquer non pas la passivité des policiers présents sur place, qui auraient pu voir ce qui s'est passé, mais le fait qu'ils étaient occupés à se protéger contre les projectiles que leur lançaient les quelque soixante à cent manifestants. Ils étaient dans l'action. Je rappelle que la personne « victime » des exactions de M. Benalla a été interpellée parce qu'elle jetait des projectiles sur les forces de l'ordre, et qu'elle a été présentée à un service de police judiciaire.
De mon point de vue, les fonctionnaires présents – c'est humain – étaient occupés à protéger leur intégrité physique et à régler les problèmes d'ordre public. Dans l'action, l'adrénaline parle. Ils étaient dans l'action et se protégeaient eux-mêmes. L'interpellation s'est faite dans des conditions difficiles avec des jets de projectiles et alors que les incidents se sont poursuivis bien après la vidéo, pendant au moins deux ou trois bonnes heures. De mémoire, la dernière barricade faite de barrières de la Ville de Paris a été abandonnée vers vingt-trois heures sur la place de la Contrescarpe et les incidents étaient alors terminés. Pour vous donner la mesure de ces événements, nous avons procédé à trente-et-une interpellations sur cette seule place, dont les deux personnes qui ont « subi » les agissements de M. Benalla.