Intervention de Alain Gibelin

Réunion du lundi 23 juillet 2018 à 21h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Alain Gibelin, directeur de l'ordre public et de la circulation à la préfecture de police de Paris :

Je ne suis pas habilité à habiliter d'autres personnes au secret défense et je n'ai absolument pas connaissance d'une éventuelle habilitation. En matière de maintien de l'ordre, le secret défense est proche de zéro.

Les réunions en question ne sont pas présidées à proprement parler : il s'agit de réunions de travail au cours desquelles tous les intervenants associés aux déplacements du Président se réunissent pour examiner concrètement son heure d'arrivée, les lieux où il doit se rendre et par où il doit arriver, l'emplacement réservé aux journalistes, les éventuels problèmes de sécurité voire d'intendance, par exemple l'opportunité de mettre un bureau à la disposition du Président afin qu'il s'isole pour travailler, et ainsi de suite. Ce sont des réunions de concertation sans présidence au cours desquelles sont examinés tous les éléments concourant au bon déroulement de la visite présidentielle. Quant aux mesures d'ordre public, elles sont portées par les membres du cabinet du préfet de police et actées avant de revenir sous forme d'instructions au DOPC pour être mises en oeuvre. Il n'y a pas davantage de formalisme que cela.

S'agissant des conditions d'accès à la salle de commandement, je n'ai pu que constater la présence de M. Benalla. Je vous rappelle qu'à ce moment-là, j'ai un casque sur la tête, et qu'après m'être aperçu de sa présence dans la salle, j'ai encore pendant une bonne heure au moins la charge de gérer cette manifestation loin d'être simple, croyez-moi – ce fut même l'une des plus difficiles que l'on ait connues. J'ai sept ans de maintien de l'ordre derrière moi : à l'exception peut-être de la manifestation du 14 juin 2016 concernant la loi sur le travail, je n'ai pas d'autre exemple d'une manifestation d'une telle violence. Quoi qu'il en soit, j'ai constaté la présence de M. Benalla dans la salle. Il va de soi que l'on ne rentre pas comme cela – Dieu merci – dans la salle de commandement de la préfecture de police. Il y a été non pas autorisé mais amené par quelqu'un. Compte tenu de ce que je découvre, j'imagine qu'il est tout simplement revenu avec la personne qui lui était « associée » comme « poisson-pilote », à savoir M. Mizerski, mais je n'en ai aucune garantie ; je m'interroge comme vous.

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