Il est toujours difficile pour moi d'évoquer la douloureuse expérience que traversent les Antilles avec le chlordécone : trente ans après, nous nous battons toujours. Vous parlez de la possibilité d'utiliser des drones, mais pensez aux îles, où les parcelles sont très étroites, souvent fort inclinées, et proches des habitats. Quel que soit l'outil que vous utiliserez, il y aura inévitablement des effets de dispersion. Il faut donc être très prudent. Nous avons entendu toutes sortes d'arguments de même nature, y compris l'intérêt d'épandre au-dessus des feuilles de bananier. Pourtant, les conséquences seront les mêmes que celle de l'épandage par hélicoptère.
Sur le fonds d'indemnisation, je vous demande de ne pas oublier de prévoir une procédure rétroactive, qui permette de prendre en compte les victimes d'une exposition passée, mais dont les conséquences, en matière de santé publique et d'alimentation, perdurent, ce qui est le cas pour le chlordécone.