Je soutiendrai cet amendement, même s'il est effectivement très insatisfaisant. Sur ce sujet, il convient d'être humble : une crise en Dordogne nous avait amenés à prévoir, dans le cadre de la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt des mesures de protection des riverains – hauteurs de haies, palissades, etc. – conçues de façon un peu précipitée et plutôt d'ordre réglementaire. La profession agricole a mis en avant le fait que des centaines de milliers d'hectares étaient concernés, ce qui pouvait mettre en danger l'équilibre économique des exploitations et poser des problèmes pratiques.
Mme Delphine Batho l'a dit : pour des raisons d'ordre public et de santé publique, le sujet ne doit pas être négligé. Il ne s'agit pas seulement d'interdire des substances cancérigènes, mais, plus globalement, de mettre en oeuvre la transition agro-écologique. On ne peut se satisfaire de la mise en place de différents périmètres : c'est l'ensemble de l'agriculture qui doit engager sa mutation. Nous plaidons pour la relance du plan Ecophyto 2. Nous savons que 25 à 30 % des pratiques peuvent être optimisées, voire la moitié, si l'agroécologie se massifie. Il faut agir immédiatement et globalement en faveur de la transition agroécologique, grâce à une orientation en ce sens de la PAC et de la politique agricole. La solution est plus globale que sectorielle.
Cela suppose également un effort de la société. L'urbanisme doit lui aussi évoluer. Par mesure de précaution, et quelle que soit l'évolution des pratiques agricoles, il convient de réinventer autour des villes des ceintures vertes, faites de vergers et de jardins, et toutes sortes de zones tampon. Le modèle du lotissement en bordure de champ céréalier appartient au passé. Ce serait une avancée importante que de voir figurer dans les PLUI ces zones intermédiaires, afin que le pulvérisateur ne soit plus directement au contact du gamin jouant dans son jardin.