L'OQALI peut effectivement apporter quelques élements de réponse à certaines de vos interrogations, mais pour d'autres, il conviendrait de mobiliser d'autres travaux réalisés par des organismes tels que l'ANSES et l'INRA.
Il est très difficile de faire bouger l'offre, d'un côté, et la demande des consommateurs, de l'autre. Il conviendrait de créer un cercle vertueux de dynamique simultanée de l'offre et de la demande. Si vous faites un pas trop important en réduction de sel, de sucre et de gras, vous perdez les consommateurs ; et il y a peu de chance qu'ils changent du jour au lendemain de comportement alimentaire. La dynamique doit être progressive, incrémentale, continue et de long terme.
Vous parliez de l'aspect sensoriel. De nombreuses études ont été réalisées sur les perceptions sensorielles et les préférences des consommateurs. Elles montrent que réduire de 5% , 10 % ou 15 % peut être accepté sensoriellement par les consommateurs, à condition de ne pas leur dire. Sinon, ils assimilent la réduction à une dégradation du goût. C'est la raison pour laquelle, quand des changements s'opèrent, ils se font de manière implicite.
Une expérimentation a montré que lorsque vous utilisez des logos, l'afférence du consommateur reliant la modification du produit à une dégradation qualitative de celui-ci est moins forte. Avec des logos de couleur, le lien au goût est moins direct. Nous pouvons donc espérer que le Nutri-Score permettra d'engendrer des effets plutôt positifs sur les consommateurs.