Pour le 2 mai, vous nous avez indiqué la chaîne hiérarchique suivante : vous êtes informé de la vidéo montrant les actes de M. Benalla ; vous en rendez compte à votre supérieur hiérarchique, le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler ; celui-ci en rend compte à l'autorité hiérarchique suprême de l'Élysée et, du reste, de l'État, Emmanuel Macron, le Président de la République. C'est une chaîne en trois temps. Vous nous avez indiqué qu'une fois informé, M. Kohler a porté les faits et votre proposition de la mesure de suspension à la connaissance du chef de l'État. Vous nous avez aussi déclaré : « Je n'ai pas eu d'instructions contraires. » Je comprends donc qu'à aucun moment, entre le 2 mai et le 18 juillet, date de la révélation de ces faits à l'opinion publique par Le Monde, votre chaîne hiérarchique – c'est-à-dire le secrétaire général de l'Élysée et, in fine, le Président de la République, Emmanuel Macron – ne vous a demandé de procéder à la saisie de l'autorité judiciaire.