Bref, nous vous reprochons souvent l'insuffisance des moyens pédagogiques. Nous nous abstiendrons, vous l'aurez compris, car nous sommes défavorables à l'utilisation des téléphones portables dans les établissements scolaires, mais nous reprochons au texte son impuissance à atteindre les buts recherchés. En outre, il ne porte pas suffisamment le fer contre le problème.
Je conclurai en évoquant un cas très concret. Si un élève s'obstine, comme les adolescents savent le faire, à garder son téléphone portable, que faudra-t-il faire ? Lui infliger une sanction pédagogique ou aller chercher la police ? C'est là une vraie difficulté de cette proposition de loi. Les yeux dans les yeux, qui est capable, ici, de dire qu'il faudra, en pareil cas, traîner un gamin de treize ans devant les tribunaux ou appeler le commissariat de police ? Vous savez très bien que ce n'est pas ce qui se passera. L'élève sera sanctionné, comme je le souhaite, mais au sein même de l'établissement, comme il se doit : une insolence au regard des règles pédagogiques appelle une réponse pédagogique. Nous n'allons pas, j'imagine, y mêler la police, qui a autre chose à faire que de convaincre un adolescent de dix à quatorze ans de ranger son portable.
Ce sont donc des moyens humains et pédagogiques, une réponse d'enseignant en un mot, qui doivent être apportés. Ne faisons pas croire qu'une loi réglera un problème contre lequel le règlement intérieur est resté sans effet.