Intervention de Paul-André Colombani

Séance en hémicycle du mardi 26 septembre 2017 à 15h00
Sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul-André Colombani :

Nous abordons donc l'article 2 qui vise à fermer les lieux de culte où, sous couvert de religion, on déforme et on trahit celle-ci afin de répandre la haine de l'autre. Cet article est donc largement compréhensible. On a trop longtemps laissé le djihadisme croître parce qu'il se cachait derrière une religion, qu'il parasite, par crainte d'être taxés d'islamophobie. Nos ennemis ont instrumentalisé le principe de laïcité en pariant sur la crainte de l'État à se mêler de religion, alors qu'il ne s'agit que de réprimer des dérives sectaires et violentes qui n'ont strictement rien à voir avec le sacré.

Mais cet article est boiteux : en ne visant que les lieux de culte et non les associations cultuelles, il manque son objectif. Les lieux de culte sont à bien des égards une façon de mettre en lumière l'instrumentalisation grossière de l'islam par la secte djihadiste, mais cette dernière prospère davantage dans les salles de prière clandestines que dans les sanctuaires officiels. Ils ne sont donc qu'une partie de la solution, car ils ne représentent pas la totalité du problème.

L'argent étranger qui finance les associations d'endoctrinement de la jeunesse est le véritable nerf de la campagne d'Europe du djihadisme. Il faudra avoir le courage de détruire ce canal jusqu'à ses germes si l'on ne veut pas que nos enfants courent le risque d'être assassinés. Il n'y a par exemple pas de problème de radicalisation dans les lieux de culte en Corse. C'est une vieille tradition chez nous, depuis Pascal Paoli, que de protéger la liberté de culte. En revanche, au moment où je vous parle, un imam radicalisé et fiché S, formé je ne sais où ni avec quel argent, prêche sa vision déformée de l'islam dans la prison de Borgo car la justice administrative a annulé le retrait de son agrément d'aumônier.

1 commentaire :

Le 28/12/2017 à 10:19, Laïc1 a dit :

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" Nos ennemis ont instrumentalisé le principe de laïcité en pariant sur la crainte de l'État à se mêler de religion..."

La loi de 1905 prévoit la répression de la religion si celle-ci sort de ce qu'il est convenu de faire dans un État de droit républicain, et non pas de droit islamique.

L’État ne craint donc pas la religion, le dire revient à reconnaître que l'on n'a pas compris la loi de 1905, ou que l'on n'ose pas l'appliquer.

Par ailleurs, M. dit : "alors qu'il ne s'agit que de réprimer des dérives sectaires et violentes qui n'ont strictement rien à voir avec le sacré."

Si le sacré est violent et incompatible avec les lois de la République, alors là encore la loi de 1905 prévoit sa répression. Nul n'est au dessus des lois, et pas plus le sacré que le profane. D'ailleurs reconnaître au sacré une valeur supérieure ou égale au profane reviendrait à reconnaître activement le culte, ce que l'article 2 de la loi de 1905 prohibe formellement ( "la République ne reconnaît pas les cultes" : et donc comment savoir si quelque chose est sacré si on ne reconnaît pas les cultes, puisqu'il ne peut y avoir de sacré qu'au moyen de la connaissance du culte ?)

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