Monsieur le président, madame la ministre, madame la présidente de la commission, madame la rapporteure, mes chers collègues, à quelques heures de la pause parlementaire, nous aurions pu faire le choix d'expédier cette lecture définitive, mais nous ne renonçons pas à l'idée de vous convaincre d'en finir avec cette vision étriquée que vous avez de la politique de l'emploi dans notre pays, et de vous formuler à nouveau des propositions, selon l'adage qui veut que la répétition fixe la notion. Après tout, ne le faites-vous pas vous-même avec vos sempiternelles formules : « libérez, protégez », « libérez les énergies », « pari de la confiance », j'en passe et non des moindres.
Madame la ministre, mes chers collègues, cette motion de rejet est également l'occasion de le rappeler : une année a suffi pour démontrer l'inefficacité de votre politique. La petite minorité de ceux qui avaient le plus a encore davantage, et tous les autres payent la facture. Résultat : le pouvoir d'achat du plus grand nombre est en berne et l'investissement productif recule, comme la consommation. Vos prévisions de croissance ne seront donc pas atteintes, et le chômage augmente – sans même prendre en compte le recours abusif aux contrats courts ni le fait qu'une période de formation suffit à vous faire disparaître des statistiques du chômage.
Vous dites, et nous le comprenons, qu'il faut du temps pour que nous puissions apprécier les effets de votre politique. Il est cependant étrange que les plus riches, à qui vous avez passé votre première année à faire des cadeaux, n'aient pas eu besoin d'attendre, eux, pour apprécier ces effets – les retraités non plus, d'ailleurs ! En revanche, à l'opposition et à la majorité des Français, vous dites : « Attendez voir… » Mais je vous le dis très tranquillement, et il est inutile d'attendre davantage pour le comprendre : votre politique ne peut atteindre les effets vertueux qu'elle prétend avoir. Qui peut raisonnablement penser que c'est en rendant plus flexible le le marché du travail, en précarisant toujours plus l'emploi et en renforçant le contrôle sur les chômeurs que l'on va relancer l'activité et l'emploi pérenne dans notre pays ? Qui peut raisonnablement penser que c'est en faisant des cadeaux aux plus riches, sans jamais en exiger la moindre contrepartie, que l'on va relancer l'investissement dans le pays ?