Vous connaissez comme moi les chiffres : 67 % des bénéfices sont consacrés aux dividendes, un petit 25 % seulement à l'investissement, et un minuscule 5 % à la revalorisation des salaires. Or derrière chaque consommateur en quête de produits moins cher s, faute de pouvoir d'achat, il y a un potentiel producteur contraint et forcé, lui aussi, à produire moins cher. Et produire moins cher, cela veut souvent dire produire dans des conditions sociales et environnementales dégradées.
Bref, s'il fallait résumer votre politique, je dirais qu'elle achève ce que Nicolas Sarkozy et François Hollande ont commencé, mais n'ont pas su terminer. Vous êtes les petits continuateurs des politiques de vos prédécesseurs. On connaît leur inefficacité et leurs résultats. Il n'y a aucune raison objective que vous fassiez mieux qu'eux avec des politiques qui vont dans la même direction. Par conséquent, nous pensons et disons que vous faites perdre au pays un temps fou.
Hier, lors du débat auquel nous avons pu le contraindre au prix du dépôt de deux motions de censure, le Premier ministre s'est laissé aller en parlant « d'oxymore institutionnel » à propos du travail en commun réalisé ponctuellement par les oppositions constituées. C'est assez audacieux, quand on sait qu'il est le chef d'un « oxymore gouvernemental » qui va du parti socialiste aux Républicains. Une journaliste m'interrogeait récemment sur la manière dont je décrirais le groupe majoritaire de La République en marche à l'Assemblée nationale. Je lui ai répondu, de façon très mesurée, que je voyais dans ce groupe trois blocs, ou plus exactement trois profils différents : il y a les quelques fidèles de la première heure, qui ont cru sincèrement en la vision politique d'Emmanuel Macron, si tant est qu'il en ait une ; …