Les députés et les sénateurs se sont relayés pour s'efforcer de l'enrichir, de le grandir. Leur tâche était d'autant plus ardue que le Gouvernement s'est opposé à tout élargissement de ce texte. Ainsi, il n'est toujours pas question de l'amnésie traumatique, de la protection contre les mariages forcés, de la lutte contre la prostitution des mineurs, de la protection contre les mutilations sexuelles, de l'accompagnement des victimes de violences sexuelles, de la protection des femmes dans les transports, du harcèlement sexuel au travail, de la protection des mineurs face à la pornographie, du sex-marketing – et la liste serait encore longue… Tous ces sujets restent insuffisamment traités par les lois de la République et sont maintenus dans un angle mort de notre législation. Ce sont autant d'échecs pour ce projet de loi.
À l'Assemblée nationale, Mme la garde des sceaux et Mme la secrétaire d'État se sont arc-boutées sur leurs positions. La co-construction, tant vantée par le Gouvernement et promise par Mme la secrétaire d'État lorsqu'elle a présenté son projet de loi, ne fut pas au rendez-vous. Le Gouvernement et la majorité, tel un mur, ont bloqué les initiatives visant à donner de l'ampleur à ce texte. Ils sont restés sourds à l'inventivité des députés. Cette surdité nous a effarés. Le groupe du parti présidentiel a voté d'une seule voix contre les amendements lorsque tous les autres groupes ont voté d'une seule voix pour.