Monsieur le président, le CSA Lab a remis dernièrement son travail de prospective sur l'avenir de l'audiovisuel qui a le mérite de montrer qui sont les acteurs de l'écosystème audiovisuel et quelles en sont les variables tant technologiques qu'économiques.
Dans ce travail, le CSA Lab dégage trois scénarios dont un scénario assez sombre, appelé scénario de fracture, dans lequel les géants d'internet, après avoir balayé les acteurs traditionnels du secteur audiovisuel, régneraient seuls en maîtres sur une fourniture de contenus dont la qualité ne serait plus maîtrisée. À suivre ce scénario, toute une frange de la population n'aurait plus accès qu'à des services dégradés tandis que la consommation serait manipulée par des algorithmes opaques servant des intérêts privés au détriment de l'intérêt collectif. Quel terrible avenir ce scénario promet à nos concitoyens !
Afin de l'éviter, le CSA Lab dégage cinq grandes catégories de leviers, dont l'un m'est cher : la répartition équitable de la valeur créée entre les différents acteurs du paysage audiovisuel. Vous êtes revenu au cours de cette audition sur la transposition de la directive « Services de médias audiovisuels », mais je m'étonne que le recensement pourtant important des différents acteurs oublie les publics, que la répartition équitable de la valeur ne saurait oublier. Pourriez-vous nous dire comment il serait envisageable de réintroduire le public dans cette répartition de la valeur ?