Cette audition intervient dans le cadre de l'examen du projet de loi PACTE, avec deux volets : le désengagement de l'État – j'évite d'employer le terme de « privatisation », qui déplaît à M. Le Maire – et le financement de ressources pour la recherche.
Le projet de loi prévoit trois désengagements de l'État, d'Aéroports de Paris, de la Française des jeux et d'Engie. La densité du texte concernant le désengagement d'Aéroports de Paris montre bien que l'on n'est pas très à l'aise quant à cette stratégie. J'aimerais connaître la position de M. Cohen sur ce point. Ce désengagement n'est-il pas plus mauvais que le fait de conserver une participation pertinente dans cette société, au regard des enjeux stratégiques en termes de maîtrise de l'emprise foncière ?
Par ailleurs, concernant la recherche, il me semble que la loi a tendance à favoriser les start-up et les nouvelles entreprises. Je pense qu'il est tout aussi important d'inciter à l'innovation les entreprises existantes. Il est bien beau de faire du nouveau, avec des business plans sans aucun chiffre d'affaires et en allant chercher le développement uniquement en faisant appel à des augmentations de capitaux. C'est un vrai sujet. Mais je pense qu'il faut que l'on s'intéresse aussi à l'entreprise existante, notamment la PME-PMI qui, est à mon sens, une caractéristique française. Vous évoquiez les ETI. La France est-elle formatée pour ce type de structure ? N'existe-t-il pas un vrai modèle économique, pertinent, pour les petites et les moyennes entreprises qui ne sont pas des ETI ? Ne faudrait-il pas conduire une réflexion sur ce point, notamment par la collaboration interentreprises ?
Enfin, sur la recherche fondamentale, que pensez-vous de la loi Allègre de 1999 sur le statut des chercheurs, et notamment la difficulté pour ces derniers de pouvoir créer et diriger des entreprises de type SAS ? Votre réflexion favorise-t-elle l'union entre la recherche fondamentale et le monde de l'entreprise ?