Je retiens de votre exposé que, deux ans après l'arrivée au pouvoir de la Prix Nobel de la paix qui avait promis de transformer la Birmanie en une démocratie, le bilan est très sombre, en raison des exactions commises à l'égard des Rohingyas et de la répression que subissent les journalistes. Dans ces conditions, une enquête sur la situation en Birmanie conduite par la Cour pénale internationale (CPI) ne s'impose-t-elle pas ? Je sais l'obstacle – la Birmanie n'est pas signataire du Statut de Rome. Cependant, un autre pays souffre malheureusement tout autant : le Bangladesh qui est, lui, signataire. La nécessité de maintenir la pression sur l'État birman étant avérée, l'État français pourrait-il convaincre la Birmanie et Aung San Suu Kyi d'accepter que l'ouverture de cette enquête pour que la lumière soit faite ? Aung San Suu Kyi est le paravent de l'armée birmane. Une clarification s'impose quant à son positionnement face à une situation qui ne peut plus durer, en Birmanie comme au Bangladesh. Quelle est l'implication du HCR dans le processus de rapatriement ? Quelle action mène la France à ce sujet ? Des milliers de personnes souffrent dans ces deux pays et, dans le camp que nous avons visités au Bangladesh des enfants vont naître en masse – on parle de 50 000 naissances à venir – qui sont le fruit de viols. Ce seront autant de nouveaux apatrides ; que deviendront-ils ?