Le principal enseignement que l'on peut tirer des événements à l'origine de cette audition est que le besoin d'Europe a rarement été aussi pressant qu'aujourd'hui. Il nous revient, en tant qu'Européens, d'être les gardiens d'un ordre international que nous avons grandement contribué à faire émerger. Son socle est la suprématie du droit, que le Président de la République a rappelée et défendue lors de son intervention à l'OCDE le 31 mai dernier, le respect des engagements contractés, tant au plan bilatéral qu'avec les grandes institutions internationales, et enfin la concertation et la discussion comme moyen privilégié pour régler les différends. Sur chacun de ces points, il semble que la première puissance mondiale ait décidé de passer outre quand ça l'arrange, tantôt pour taxer certains produits, tantôt pour se retirer de tel ou tel accord. Conformément à l'approche multilatérale des problèmes mondiaux qui est celle de la France et de l'Europe, il convient de rappeler notre attachement à la règle de droit, qui est la seule manière de faire en sorte que la loi du plus fort ne s'impose pas. Il faut aussi que la règle de droit puisse évoluer afin de rendre le système international vertueux. Je voudrais donc insister sur plusieurs questions. Quel sera l'impact économique des mesures adoptées par les États-Unis ? La démarche entreprise par l'Union européenne auprès de l'OMC a-t-elle une chance d'aboutir ? Enfin, quelle réforme faut-il engager, très vite, au sein de cette organisation ?