Intervention de Nathalie Griesbeck

Réunion du jeudi 26 juillet 2018 à 10h00
Commission des affaires européennes

Nathalie Griesbeck, membre du Parlement européen :

Je vous remercie, Madame la présidente, de m'avoir invitée à participer à cette commission parlementaire. Je suis ravie d'avoir la possibilité d'être présente le jour même où Mme la ministre est votre invitée.

Madame la ministre, je souhaiterais vous faire part de mon ressenti et de quelques observations. J'ai été associée à plusieurs consultations, dont une assez importante à Nancy, où une thématique avait été définie. Je reviendrai sur la dichotomie entre les « sachants » et ceux qui ne le seraient pas. Au cours de cette consultation, j'ai été invitée à parler de terrorisme et de sécurité ; vous l'avez rappelé, cela fait partie aujourd'hui des priorités de tous les Européens, et en particulier de nos compatriotes français. J'ai donc donné, pendant une heure, ma vision, la vision pour laquelle je me bats en Europe, en tant que femme politique ; je n'étais donc pas neutre. Mais en même temps, j'étais invitée au titre de mon mandat européen et mon rôle n'était pas de recenser différents points de vue.

Ensuite, pendant une heure et demie, effectivement, un débat s'est engagé avec la salle. Nous avons eu un florilège de questions sur tous les sujets. Et j'ai répondu en donnant une position européenne qui est celle, je crois, du chef de l'État, et que je partage, en apportant toute une série d'exemples concrets qui répondaient aux questions posées – des questions générales, d'autres liées à la thématique, des sujets restés en suspens… Nous ne nous sommes pas quittés sur de la frustration, mais sur une satisfaction d'avoir débattu. Ce n'est pas mal non plus comme sentiment.

Les questions doivent être abordées, me semble-t-il, notamment par vous, députés, avec un tour politique ; c'est d'ailleurs pour cette raison que 17 000 personnes se sont déplacées.

S'agissant de la consultation numérique, le chiffre est très inquiétant, car cela veut dire que les jeunes ne sont pas intéressés par les questions européennes. Il conviendrait donc de mieux communiquer sur ces consultations, il n'est pas trop tard.

Lors des réunions, j'ai abordé toutes les questions, dont le Brexit, la montée du populisme, etc. L'idée de commencer la réunion par une thématique est, selon moi, très intéressante. En disant qu'il existe une incompréhension de l'Europe, une illisibilité, un manque de médiatisation, nous n'avons rien inventé.

Jean-Louis Bourlanges, qui connaît plus de citations que celles contenues dans le dictionnaire, me rappelait celle de Claude Imbert, journaliste aujourd'hui disparu : « Quand j'entends parler d'Europe, je sors mon oreiller. » Les journalistes ne s'intéressent pas à l'Europe. Comment pallier ce manque de médiatisation de l'Europe ? D'autant que Radio France envisage de supprimer deux émissions, « Tous Européens » et « En direct de l'Europe ». Il s'agit là d'un signal absolument désastreux au plan politique. On met en oeuvre des consultations citoyennes sur l'ensemble du territoire et, en parallèle, on supprime deux émissions sur l'Europe. À Bruxelles, est enregistrée une émission télévisée, « La faute à l'Europe ? » Non seulement le titre est nul, mais la plupart du temps, ils oublient de mettre le point d'interrogation. Le titre n'est déjà pas opportun, mais sans le point d'interrogation, on se tire une balle dans le pied ! Enfin, se pose outre la médiatisation, la question du temps. Nous devons absolument cravacher, car, croyez-moi, de l'intérieur, cela sent le roussi.

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