C'est précisément l'objectif du projet de loi que nous examinons aujourd'hui en seconde lecture, et je tiens à souligner les dispositions adoptées en première lecture, puis en commission des affaires économiques en nouvelle lecture, pour permettre une rémunération plus juste des 400 000 producteurs français. Ainsi, la construction du prix payé aux agriculteurs devra dorénavant prendre en compte les coûts de production. Ce seront désormais les producteurs qui feront une proposition de contrat aux acheteurs, et non l'inverse.
Je me réjouis également que la commission des affaires économiques ait adopté l'amendement du rapporteur rétablissant l'habilitation du Gouvernement à légiférer par ordonnance en ce qui concerne les relations entre les coopératives agricoles et les associés coopérateurs. Cette disposition avait été supprimée par le Sénat alors que c'est une assurance donnée aux plus petits producteurs. Au-delà de ces mesures dont nos agriculteurs ont tant besoin, le projet de loi apporte des avancées réelles en matière environnementale. La transition vers une agriculture plus respectueuse de l'environnement est largement encouragée. Je pense notamment au développement de l'agriculture biologique : rappelons que 20 % de produits bio devront être servis dans la restauration collective d'ici à 2022.
Nous allons donc débattre d'un projet de loi équilibré qui concilie les impératifs sociétaux et environnementaux liés à l'alimentation avec les réalités de notre modèle agricole et le besoin de protection de nos petits producteurs. Je souhaite que cet équilibre soit maintenu au cours de nos travaux. Alors que la population mondiale est en constante augmentation et que l'accès aux ressources alimentaires est crucial, le maintien d'une production agricole élevée et de qualité représente un enjeu majeur pour l'agriculture française. Soyons à la hauteur de ce défi pour rendre notre agriculture plus forte, plus juste et plus responsable. Mes chers collègues, je forme le voeu que nos débats soient riches et denses, mais qu'ils se déroulent dans un climat apaisé et constructif, loin de toute caricature et de toute outrance. La hauteur de l'enjeu le réclame.