... c'est opposer David à Goliath – même si le combat s'est en l'occurrence bien terminé ! Il faut un arbitre ! Bien sûr, il faut faire confiance à la capacité d'initiative et d'organisation des filières et des territoires, mais il faut y adosser une capacité de jugement, une rive, pour que le fleuve ne devienne pas un marécage. Pour cela, il faut des indicateurs publics, il faut que la puissance publique soit à même de dire qu'il y a un minimum, des interdits, une limite. Si nous ne le faisons pas, nous créons une illusion. Or les désillusions sont pires que tout et entraînerait un monde paysan très souvent et très longtemps républicain – exemplairement depuis Gambetta au moins – à se tourner vers le populisme que nous combattons tous ici.
Loyauté au sein du monde paysan, loyauté au sein de la Nation, de l'Europe et, bien sûr, sur un plan mondial parce que cela ne tiendra pas sans régulations européennes et sans négociations multilatérales pour nous protéger des vents mauvais de la concurrence déloyale. Dans le cas contraire, cela reviendrait à offrir aux plus pauvres d'entre nous une alimentation produite par de plus pauvres que nous. Ce monde-là, nous n'en voulons pas !
La question très précise de cet article 1er de cette loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole est la suivante : voulons-nous oui poser des limites, disposer d'un arbitre public dans les négociations commerciales pour les filières et pour nos territoires ?