Par ailleurs, déclarer, avant même d'aborder l'examen du premier article, qu'on ne votera pas ce texte, c'est refuser le débat, ce qui est regrettable quand on se trouve dans l'opposition. Il est normal que l'on ne soit pas d'accord, mais qu'au moins le débat se tienne ! Ne renoncez pas à exercer votre travail de parlementaire. M. Habib, qui a une longue expérience de cette fonction, devrait s'en souvenir.
Ce texte repose sur deux piliers. Le premier consiste à renforcer le rôle des agriculteurs dans les négociations commerciales. C'est du moins la lecture politique que nous devrions avoir des deux mesures proposées. Il est ainsi prévu de rendre plus transparent le mécanisme de formation des prix. Bien sûr, le résultat ne sera pas parfait, puisque la grande distribution est extrêmement puissante et tentera par tous les moyens de contourner la réglementation. En tout cas, des dispositifs sont prévus pour améliorer la structuration du prix.
La deuxième mesure consiste à renforcer les interprofessions, ce que désapprouve M. Ruffin. Il faut savoir ce que l'on veut ! Pour donner aux agriculteurs les moyens de se défendre, il faut leur permettre de s'organiser en interprofessions. Au-delà des quelques effets négatifs qui pourraient en découler, n'oublions pas que l'interprofession défend avant tout le monde agricole. Et il est nécessaire d'être puissamment organisé pour affronter de tels adversaires. Quand on s'en tient à l'individualité comme aujourd'hui, l'issue du combat est connue d'avance.
Il est donc impératif de disposer d'interprofessions fortes.