Il est toujours difficile de réformer économiquement la filière agricole, parce que le rapport de force entre exploitants et canaux de distribution est inéquitable et que ce sont les agriculteurs qui sont évidemment en position de faiblesse.
J'ai encore à l'esprit la manifestation organisée l'année dernière par la Coordination rurale devant le Palais-Bourbon, laquelle n'avait pas appelé l'attention de la majorité. Une dame, les larmes aux yeux, m'avait alors raconté combien les agriculteurs n'en peuvent plus de travailler tous les jours à perte. Elle m'a rappelé – les chiffres ont déjà été donnés – que le coût de production d'une baguette vendue 1 euro s'élève à 5 centimes et que les agriculteurs ne reçoivent que 3 centimes, ce qui représente une perte de 0,02 centime par baguette.
Pour faire cesser une situation aussi aberrante, l'accord-cadre est une bonne solution, à condition, toutefois – nous avons été nombreux à le souligner depuis hier – , que celui-ci ne soit pas facultatif, sinon le dispositif perdra tout son intérêt. C'est pourquoi l'amendement vise à préciser que c'est bien « dans tous les cas » que l'accord-cadre doit être utilisé et qu'il n'est pas question d'y déroger.