Je ne reprends pas la parole pour répondre, mais plutôt pour échanger avec le ministre. Votre texte, monsieur le ministre – et je regarde également le rapporteur en évoquant ce sujet – , est destiné à rendre la main aux agriculteurs. Je prends l'exemple du lait, sujet que je connais bien dans l'Ouest de la France. Avec les quotas laitiers, on a encouragé les agriculteurs à produire du volume et on leur a dit de se taire, en leur assurant un prix qui leur permettrait d'être rémunérés. En 2010-2011, on a présenté la fin des quotas laitiers comme une opportunité. Pour ma part, et même si c'est très difficile, j'y vois – car j'ai toujours défendu l'idée qu'il fallait autant de liberté que possible et autant de régulation que nécessaire – une occasion de rendre la main aux agriculteurs, de leur redonner de la souveraineté et une capacité à s'organiser, d'encourager les circuits de proximité et, surtout, de poursuivre, d'accompagner ou d'encourager la restructuration des filières industrielles au moyen d'outils dits « de proximité », ce qui me paraît très intéressant.
En effet, comme le disait tout à l'heure Dominique Potier, si l'on considère la production laitière en France d'une manière générale, on distingue bien le grand bassin de l'Ouest et les zones de montagne, mais, à l'intérieur de ces grandes régions de production, il existe cependant de petites régions naturelles. De fait, la situation dans la Manche n'est pas tout à fait la même que celle qui prévaut en Ille-et-Vilaine ou en Loire-Atlantique. Si les agriculteurs le désirent, il peut y avoir, selon les filières, des spécificités, des particularités qui sont mises en valeur en permettant le regroupement et des collectes différenciées. L'adverbe « notamment » indique que ce n'est pas obligatoire, que ce peut être l'un des critères de construction du prix que de séparer le prix départ vendeur, c'est-à-dire départ producteur, du prix arrivée usine, qui n'est pas la même chose.
Voilà le sens de cet amendement, que je maintiens donc.