Il faut donc une mesure administrative ; il n'y a pas de solution alternative.
Ce ne sont pas des cas d'école, monsieur le ministre d'État. Vous considérez qu'aujourd'hui il n'y a plus que trente-neuf personnes qui font l'objet d'une mesure d'assignation à résidence. On a malheureusement affaire à un public beaucoup plus important. On sait très bien que, aujourd'hui, plusieurs centaines de djihadistes français sont de retour dans notre pays – sans compter les djihadistes européens et francophones qui pourraient venir s'y installer ou y circuler. On n'aura pas forcément immédiatement les éléments permettant de les poursuivre et de les placer en détention provisoire.
Il faut donc trouver une solution. Nous considérons que nous sommes toujours face à une menace exceptionnelle, à des circonstances exceptionnelles qui justifient parfaitement que le législateur, comme le Conseil constitutionnel l'y a autorisé dans le passé, prenne des mesures exceptionnelles. C'est pourquoi d'ailleurs cette mesure est prolongée pour une durée d'un an. C'est la seule mesure qui nous semble garantir réellement la sécurité des Français.
Le sujet, ce n'est pas seulement de trouver une solution d'équilibre – le fameux « en même temps » – ; c'est d'abord la sécurité de nos compatriotes face à une menace que l'on sait réelle.