Cet amendement devrait faire plaisir au rapporteur et au ministre puisqu'il vise une parfaite information des consommateurs.
Selon un sondage d'Opinionway datant de l'été 2018, 74 % des personnes interrogées affirment être attentives à la qualité de leur alimentation. Les citoyens demandent massivement un meilleur étiquetage afin de pouvoir faire leur choix en toute connaissance de cause.
Nos collègues de la majorité parlent souvent des « consommacteurs » capables d'infléchir les productions dans le sens de meilleures pratiques. Nous ne pensons pas que cette manière de faire évoluer les pratiques soit la plus efficace. Il est préférable de ne pas produire des aliments dans de mauvaises conditions – des animaux nourris aux OGM, des produits traités au glyphosate, des vaches qui n'ont jamais vu la lumière du jour, des lapins enfermés – plutôt que d'avertir de l'existence d'abus.
Les pires produits sont aussi les moins chers. Nombre de nos concitoyens sont ainsi obligés, pour des raisons économiques, de s'en contenter. Un Français sur cinq ne peut pas faire trois repas par jour, ni s'offrir une alimentation saine, et 86 % des consommateurs des grandes enseignes sont contraints d'acheter une nourriture qu'ils jugent médiocre.
Il semble indispensable d'assurer une réelle transparence dans l'étiquetage des produits. Il est aberrant que les citoyens ne puissent pas savoir clairement ce qu'ils mettent dans leur assiette. Nous avons le droit de connaître le nombre d'intermédiaires entre le producteur et le consommateur, d'être informés de la présence d'OGM dans ce que nous mangeons, de savoir si les oeufs proviennent de poules élevées en cage, si les animaux ont été élevés à l'autre bout du monde ou si les produits ont été traités avec des pesticides.
La liberté de choisir en conscience suppose d'en avoir les moyens, mais aussi d'être en mesure de savoir. Que gagne-t-on à cacher ces informations – cacher au consommateur qu'il est en train de s'empoisonner, de risquer sa santé à manger de mauvais produits gavés de pesticides ? Il faut instaurer une réelle transparence en matière d'étiquetage au nom de la santé publique. Il est incroyable d'en être toujours là. Il est temps que notre Assemblée vote cet amendement.