Je soutiens l'amendement brillamment défendu par mon collègue socialiste en apportant un argument supplémentaire : celui de la réciprocité. L'affichage environnemental est non seulement utile pour la santé publique et la protection de l'environnement, mais il impose à des concurrents internationaux, qui ne seraient pas soumis aux obligations que nous nous imposons au nom de la vertu environnementale et de la santé publique, d'afficher la couleur s'ils recourent à des produits interdits par notre réglementation. Ce n'est que justice pour nos producteurs.
Je souhaite toutefois apporter des nuances au travers de deux sous-amendements. Pour avoir travaillé pendant cinq ans auprès de Stéphane Le Foll sur un plan Ecophyto II, qui a été confirmé par l'actuel ministre de l'agriculture, je peux vous assurer que le comptage du nombre de traitements est une mesure inutile et idiote, car elle ne rend pas compte de l'effet toxique de ces traitements. Il vaut parfois mieux effectuer trois ou six traitements fractionnés que deux traitements dont l'impact toxique sera plus important. Il s'agit d'une mesure archaïque et même contre-productive – nous en avons vu les effets en Allemagne où les supermarchés ont, pour se faire une réputation, à afficher un certain nombre de traitements sur les pommes par exemple dont l'effet toxique était plus important que celui d'autres unités de mesure plus performantes.
Ensuite, concernant le glyphosate, si nous signalons la présence d'une molécule interdite dans un produit importé, il faut le faire pour toutes les molécules. Il n'y a pas seulement le glyphosate – je citerai tout à l'heure des molécules de substitution dont l'effet toxique sur la santé et l'environnement pourrait à court terme être plus important que celui du glyphosate. Toute molécule interdite en France doit être signalée dans les produits importés afin de ne pas concurrencer nos producteurs de manière déloyale et d'informer les consommateurs.