Pour en revenir à ces amendements, j'ai du mal à comprendre comment vous pouvez refuser l'étiquetage environnemental. C'est typiquement le genre de petit pas qui ne vous coûterait pas grand-chose. Je dirais même que c'est le minimum que l'on puisse faire ! Car, s'agissant de l'empoisonnement de notre alimentation, les choses ne s'arrangent pas, et nous verrons tout à l'heure – j'espère que ce ne sera pas en pleine nuit, cette fois – ce qu'il adviendra de l'amendement relatif à l'interdiction du glyphosate dans un délai de trois ans. Il serait souhaitable que nous sachions ce qu'il y a dans les produits que nous consommons et qui ne sont pas produits en France. Et on touche ici du doigt le problème essentiel : nous sommes en train de conclure des accords de libre-échange qui vont permettre à des pays moins-disants écologiquement d'importer en France des produits que nos agriculteurs ne produisent pas, ce qui va introduire une concurrence déloyale.
En réalité, nous ne devrions même pas débattre de cela : nous devrions tout simplement ne pas importer ces produits, parce qu'il est pour ainsi dire inconvenant que nous puissions consommer des produits importés que nous n'avons pas le droit de produire. Nous avons raison de ne pas les produire, mais nous ne devrions pas les importer : c'est pourquoi nous devrions mettre en place un protectionnisme solidaire. Je sais que ce n'est pas l'optique de la majorité et j'espère que, lorsque nous changerons de majorité et que nous serons au pouvoir, nous pourrons mettre ce projet en oeuvre.
Pour l'heure, je me contente de pointer vos contradictions et j'estime que, en attendant, nous pourrions au moins permettre au consommateur de choisir, en lui donnant des éléments de comparaison – et je rejoins tout à fait ce qu'ont dit mes collègues sur ce point. Ce faisant, nous avantagerons les agriculteurs français, du moins ceux qui font des efforts dans la bonne direction. Et pour répondre à ceux qui disent qu'on ne peut pas arrêter le glyphosate parce que cela nous coûterait trop cher, je dis qu'il faut que ceux qui n'en utilisent pas soient avantagés.
Pour toutes ces raisons, nous appelons à voter ces amendements relatifs à l'étiquetage environnemental.