J'ai moi-même travaillé dans un fonds d'indemnisation des victimes d'accidents médicaux. Nous avons déjà évoqué le Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante – FIVA – et un certain nombre de dispositifs similaires. Suite au scandale de la vaccination contre la grippe A, nous n'avons pas attendu très longtemps pour abonder les crédits de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux et apporter une réparation intégrale des préjudices. Précédemment, lors du scandale du sang contaminé, nous n'avons pas attendu non plus pour accorder la réparation intégrale des préjudices que réclamaient les victimes directes et indirectes.
Pour ma part, je suis favorable à la création de ce fonds d'indemnisation des victimes des produits phytosanitaires, car nous ne pouvons pas rester sans agir face à leur situation médicale. Entre le moment où le fonds sera créé et la publication du décret d'application, il s'écoulera bien entendu plusieurs mois, mais il est nécessaire de prendre la décision maintenant.
Je souhaite apporter une petite précision après l'intervention de Delphine Batho. S'il est vrai que le ministère de la transition écologique et solidaire et le ministère de l'agriculture et de l'alimentation sont favorables à la création de ce fonds, l'argument selon lequel le blocage viendrait du ministère des solidarités et de la santé, qui ne reconnaîtrait pas le lien de causalité entre les maladies et l'exposition aux produits phytosanitaires, n'est pas tout à fait exact. Le lien de causalité sera établi par les experts. Quand on crée un fonds d'indemnisation, ce sont les experts médicaux qui se prononcent sur le lien de causalité – cela se passe comme cela dans tous les fonds, le ministère n'a pas son mot à dire. Concrètement, les dossiers seront probablement examinés par une commission, laquelle fera appel à des experts médicaux spécialistes des pathologies déclarées par les victimes pour l'éclairer. Je le répète, tout cela est indépendant du ministère des solidarités et de la santé.
Je rejoins tout à fait les propos de Barbara Pompili : il est nécessaire et urgent d'acter la création de ce fonds. C'est pourquoi je soutiendrai les amendements qui le proposent.