Pour vous être agréable, monsieur le président, ainsi qu'à l'ensemble de l'Assemblée, je profiterai de cette intervention pour défendre également mon amendement no 125 , qui vient juste après dans la discussion.
Monsieur le ministre, vous devez répondre aux questions posées par Gilles Lurton et Mme Ménard sur la progression du rapport d'étape depuis la première lecture, sur les avancées à l'échelle européenne et sur ce qu'il se passera dans trois ans si l'on n'est pas prêt pour la suppression du glyphosate.
Sur la charte proposée par notre collègue du MODEM, Nicolas Turquois, le département d'Ille-et-Vilaine a adopté ce principe depuis quelque temps, et cela fonctionne très bien. Le préfet réunit les parties prenantes et essaie de tenir compte des spécificités. Je me tourne vers mon collègue Gilles Lurton, ici présent, pour le dire car il le sait : les zones maritimes comme celle de Saint-Malo, les polders de Roz-sur-Couesnon ou de Saint-Georges-de-Gréhaigne, les terres agricoles cultivées de la région de Fougères ou les prairies du secteur de Redon ne sont pas tout à fait la même chose ! Avec une charte qui associe toutes les parties prenantes, qui encourage la réduction des produits phytopharmaceutiques et l'utilisation pertinente des matériels, et définit des périmètres, on joue la carte de la conciliation, de l'apaisement et de la réduction des produits phytopharmaceutiques. Je le vois dans mon département, voilà pourquoi je soutiens cet amendement.
J'ai déposé l'amendement no 125 , car je ne crois pas qu'il faille donner aux préfets le pouvoir de délimiter d'autorité les périmètres. Cela ouvrirait en effet la porte à ce qu'il y ait en permanence des contentieux, formés alternativement par les associations environnementales et par les chambres consulaires représentant la profession agricole, au gré de leurs insatisfactions. Vive la charte de bienveillance, qui met tous les acteurs autour de la table et qui encourage la prise de conscience collective ! Les préoccupations qui ont été exprimées ce soir sur les néonicotinoïdes et qui le seront sur le glyphosate sont partagées par l'ensemble des députés ; et aucun agriculteur, y compris les vignerons, n'utilise les produits phytopharmaceutiques par plaisir. Lorsque les agriculteurs les utilisent, y compris à Arbois ou à Château-Chalon dans le Jura où sont en effet produits de très grands vins, monsieur Mélenchon, ce n'est pas par pur plaisir.