A cette heure tardive – ou matinale ! – nous débattons ici d'un sujet majeur, sur lequel l'opinion publique exprime des attentes fortes. Nous avons chacun à mesurer l'importance du rôle qui est le nôtre.
En effet nous sommes appelés ce soir à prendre une décision qui engage notre responsabilité, individuelle en tant que législateurs mais aussi collective : celle de notre pays vis-à-vis de ses habitants, s'agissant d'un enjeu environnemental autant que de santé publique. Il ne s'agit pas seulement de prendre une décision de confort ou de faire de petits pas ensemble, mais bien de s'engager sur la dangerosité avérée de produits phytosanitaires classés comme cancérigènes par l'OMS .
Nous sommes bien évidemment partisans de cette interdiction parce que dans le combat que nous menons contre de puissants lobbies, les promesses et les bonnes intentions ne suffisent pas.
Certes, cela vient d'être rappelé, le Président de la République a annoncé une interdiction au plus tard dans les trois ans. Mais les mots ne suffisent pas. Rappelez-vous que le candidat Macron s'était lui aussi engagé à interdire ce produit dans les trois ans.
Nous ne remettons pas en cause la bonne foi de l'exécutif et nous ne pouvons pas douter de votre volonté d'interdire effectivement le glyphosate au plus vite. Qu'avons-nous alors à craindre d'une inscription dans la loi de cet objectif s'il est partagé ? Rien. Au contraire ce sont les lobbies qui doivent craindre la force de la loi et la volonté de la représentation nationale. Nous pensons que le Parlement doit fixer le cap, prendre des décisions, ne pas se contenter de mots. Plutôt que d'attendre et d'espérer, il nous appartient d'agir et de graver formellement et solennellement cette interdiction dans la loi.
Il nous appartient également d'accompagner nos agriculteurs, parce qu'il ne faut pas nier les difficultés. Il ne faut pas leur faire porter la responsabilité et le coût de cette mutation.
En attendant nous appelons chacun d'entre vous à prendre ses responsabilités. Chers collègues ne nous résignons pas, ne nous mentons pas : donnons-nous maintenant les moyens d'agir. Et vous, monsieur le ministre, soyez le chef de file de l'Europe.