Je souhaite simplement vous soumettre une brève contribution. Peut-être – ou plutôt sûrement – notre pays s'habitue-t-il à la menace terroriste. Peut-être nous-mêmes, qui débattons de ce sujet depuis tant d'heures, finissons-nous par nous y habituer aussi. Mais, monsieur Bernalicis, l'idée terroriste, l'idée selon laquelle on puisse un jour porter atteinte à son pays et commettre des actes d'une haute gravité n'est tout de même pas banale ; elle ne traverse par l'esprit de tout le monde. Il y a, me semble-t-il, un vice dans notre réflexion, ou plutôt dans la vôtre, qui consiste à généraliser en permanence. Or les outils notamment législatifs que nous proposons ont vocation à s'appliquer en fonction de la gravité. En l'espèce, il se trouve que l'idée terroriste n'est pas l'idée la plus courante dans notre pays ni celle qui effleure le plus quotidiennement nos citoyens. Donc, ne cherchez pas à généraliser le dispositif : il s'agit de s'intéresser à une frange minime de notre population, qui veut porter atteinte à l'ensemble de nos concitoyens. Tel doit être le coeur de la réflexion. Peut-être conviendrait-il de ne pas s'habituer au sujet que nous sommes en train de traiter aujourd'hui, et de ne pas le banaliser.