On comprend aisément la cause de ce gaspillage alimentaire : j'ai vu des personnes âgées se laisser mourir de faim dans les EHPAD, car ce qu'on leur servait était déplorable – à tout point de vue.
Pour réduire les budgets hospitaliers, on rogne essentiellement sur la logistique, notamment le prix du repas. Connaissant l'impact de la qualité nutritionnelle sur la santé, spécialement pour les personnes les plus fragilisées, je me demandais comment il était possible de revenir en arrière et de rouvrir des cuisines délibérément fermées, dans un objectif de rentabilité financière.
Le dispositif auquel vous faites allusion est très bien. On avance, s'agissant notamment de la restauration collective des enfants. C'est leur avenir qui est en jeu. Mais pour la restauration des personnes fragiles, dont nous assurons le devenir sanitaire, avez-vous des contacts avec le ministère de la santé. Car on ne soigne pas les gens simplement à coup de médicaments ; la qualité nutritionnelle y est aussi pour beaucoup. Et lorsque l'on sait à quel point cette qualité est déplorable… On peut parler de gaspillage alimentaire en ce qui concerne la cantine du personnel – et les directions d'établissement y travaillent. Moi, je parle des malades, dans leurs lits, qui ont perdu le goût de manger, et finissent par perdre le goût de vivre.