La direction de l'administration pénitentiaire est une direction opérationnelle et pour nous, les échanges d'informations à flux continu constituent un grand enjeu, qu'ils se fassent avec les établissements ou avec les échelons interrégionaux. Nous devons également veiller à la bonne circulation des informations entre l'administration pénitentiaire et ses partenaires – forces de sécurité intérieure et services de renseignement.
Ces derniers mois, les réflexions ont beaucoup porté sur le suivi des détenus radicalisés ou terroristes afin d'assurer avec la DGSI ou le Service central du renseignement territorial une continuité dans les informations dont ils font l'objet, du milieu ouvert au milieu fermé et inversement. Pour employer un terme technocratique, je dirai que nous avons « protocolisé » avec les services partenaires pour fluidifier ces échanges d'informations en amont, au moment de l'incarcération, comme en aval, au moment de la libération.
Les échanges au sein de l'administration pénitentiaire elle-même constituent l'un des éléments de la réflexion que Mme la ministre nous a demandé de conduire sur la réorganisation de l'administration centrale. La précédente réorganisation, qui n'est pas très ancienne, avait laissé cette question de côté. Il s'agira de recréer une sous-direction chargée des problématiques de sécurité pénitentiaire qui soit globale et cohérente afin d'éviter la dispersion des services. Il faut mettre un terme à l'organisation actuelle où la réflexion sur les doctrines d'emploi est séparée de la réflexion menée dans les bureaux opérationnels alors même que l'échelon interrégional ou les établissements ne savent pas faire la distinction entre les services. On ne peut les renvoyer en permanence à tel bureau lorsqu'il s'agit d'une question de principe et à tel autre lorsqu'il s'agit du suivi d'un détenu, de son classement au registre des DPS ou des délais de sa demande de transfert. C'est un point qu'a souligné l'inspection dans son rapport. Il faut retrouver de la réactivité face aux questions que nous posent les établissements, en particulier celles qui ont trait à la gestion de la détention qui portent principalement sur les transferts.