Intervention de Nicole Belloubet

Réunion du mercredi 19 septembre 2018 à 16h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Nicole Belloubet, garde des Sceaux, ministre de la Justice :

L'administration centrale recrute des personnels de très grande qualité – dont mon voisin constitue un parfait exemple.

Je vous confirme que nous avions été alertés par l'établissement de Réau et la direction interrégionale sur la nécessité de transférer M. Rédoine Faïd, et qu'il avait été répondu positivement à la demande de transfert. Cependant, le transfert envisagé n'aurait dû avoir lieu que quelques semaines plus tard – il me semble qu'il était prévu pour le début du mois de septembre.

C'est précisément pour ces raisons que nous avons proposé la réorganisation de l'administration centrale dont j'ai fait état.

Pour ce qui est de la qualité du renseignement en détention, nous n'avions pas de remontées en provenance de nos services de renseignement stricto sensu qui, comme je vous l'ai dit, sont surtout focalisés sur le terrorisme depuis deux ou trois ans. C'est pourquoi il a été dit de manière explicite que, sans abandonner le terrorisme, nous allions retravailler sur la prévention des évasions, en redonnant à cet enjeu un caractère prioritaire.

Je ne sais pas si l'on peut dire que l'administration centrale a fait preuve d'un manque de réactivité : à mon sens, il y a plutôt eu une méconnaissance des exigences du terrain. Sans vouloir incriminer les fonctionnaires de l'administration centrale, qui accomplissent un excellent travail dans des conditions parfois difficiles, je dirai que nous avons constaté que le lien entre le terrain et la centrale s'était un peu distendu. Pour des raisons diverses, le travail en administration centrale n'apparaît peut-être plus comme une condition sine qua non d'avancement vers d'autres postes, et l'on assiste à une certaine distanciation, due notamment à l'organisation de l'administration centrale en deux pôles – d'un côté, un pôle qui réfléchit abstraitement au régime de détention et à sa définition et, de l'autre, un pôle chargé de traiter des situations individuelles – constitués de personnels différents et ne communiquant peut-être pas suffisamment entre eux. C'est pourquoi nous avons décidé de refondre cette administration centrale en créant un pôle « sécurité » ayant vocation à associer l'acte de réflexion et la prise en compte de ce qui se passe concrètement sur le terrain.

Par ailleurs, il est exact que, même si l'administration centrale recrute des personnes de très grande qualité, nous avons sans doute à engager une réflexion sur l'attractivité de cette administration, et c'est également ce à quoi s'est attaché M. le directeur.

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