Nous en sommes au quatrième examen d'un texte de ce type, et l'on ressent une gêne persistante au sein de cette assemblée, quels que soient ceux qui ont la chance d'y siéger. Je me demande si le nouveau Président de la République et le Gouvernement, qui s'efforcent de faire la lumière sur un certain nombre de sujets, n'essaieraient pas de sensibiliser les Français au fait de rechercher et de traquer le mal à la racine.
En effet, n'y aurait-il pas eu, par hasard, une baisse du nombre de ces tragédies depuis que la Syrie a été reprise aux tueurs de Daech et consorts, et que la Libye et l'Irak sont en voie de l'être ? Ne faudrait-il pas aussi faire le point, en ce début de législature, sur nos échanges, et aussi sur notre diplomatie, avec des pays comme l'Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, et dire clairement aux Français ce que nous faisons avec eux, et quelle est l'attitude de ces pays à l'égard de Daech ?
Enfin, ne faudrait-il pas faire le point sur nos cités ? Nous en parlons parfois, mais de façon très légère. J'ai eu le privilège d'en visiter une trentaine nuitamment ; peu de gens y dissimulent la haine qu'ils portent à notre civilisation. Pourtant, ce sont nos enfants, des enfants de France, nés en France. On ferait bien de regarder comment ils sont alimentés et quels sont les réseaux qui les poussent à la radicalisation.
Je pense donc qu'il est temps d'ouvrir une nouvelle page, une page de clarification. En ce qui me concerne, je vois mal les pouvoirs du juge passer au préfet et, ce faisant, affaiblir les deux.