Je vais le faire de manière rapide parce qu'il est tard et que j'ai déjà eu l'occasion d'en parler à plusieurs reprises.
Pour ma part, je poserais la question suivante : quelle est l'alternative ? Si l'on croit au service public de La Poste, on donne les moyens à cet établissement de se développer. On peut toujours agiter le mot « privatisation » comme un chiffon rouge mais je pense que cela n'effraie plus grand monde. Le Gouvernement est clair dans ses intentions et dans sa stratégie : nous voulons développer le service public de La Poste et nous prenons acte de la diminution du volume du courrier, qui entraîne 550 millions d'euros de pertes chaque année. À en juger par le nombre de cartes postales et de lettres envoyées chaque année, tout porte à penser que la diminution de l'activité de courrier ira en s'accélérant.
Nous voulons donc adosser La Poste à une activité qui va lui permettre de se consolider : la bancassurance. Tel est le but de l'opération que nous vous proposons via l'apport des titres CNP que le CDC détient actuellement. Au terme de cette opération, La Poste restera une société à capitaux 100 % publics, détenue par les deux mêmes actionnaires : la CDC et l'État.
Qu'y gagnons-nous ?
D'abord, une plus grande rentabilité pour La Poste. J'ai eu l'occasion d'en discuter à de multiples reprises depuis quatorze mois avec Philippe Wahl, le président de La Poste, avec le président de la Banque Postale, avec des postiers. Ils voient bien que nous proposons un renforcement de leur service public. J'ai vu des réactions plutôt positives de la part des postiers eux-mêmes. Ils ont parfaitement compris que l'intention de l'État était de renforcer La Poste et non de l'affaiblir.
Ensuite, nous créons un grand pôle financier public qui sera très utile en matière d'aménagement du territoire, de financement des maisons de services au public, d'aide aux personnes en situation de dépendance. C'est vraiment une très belle opération.
Ce pôle financier public est réclamé à cor et à cri, monsieur Dharréville, par la famille politique à laquelle vous appartenez. Je vois un vrai paradoxe dans cette opposition à ce qui constitue une vraie opération de service public au service de l'intérêt général et des territoires.