Ce rapprochement entre CNP Assurance et le groupe La Poste, cela fait vingt ans qu'on en parle… Vous nous proposez de le rendre effectif, monsieur le ministre ; soyez-en remercié. Nous allons avoir un bon débat en commission, qui ne manquera pas de se poursuivre dans l'hémicycle.
Cette opération est souvent présentée comme la création d'un grand pôle financier public et l'émergence d'un acteur national de la bancassurance. Pour moi, cela va au-delà d'une simple fusion-acquisition autour d'un groupe bancaire : La Poste est aussi une grande entreprise d'aménagement du territoire, un service public de proximité bientôt chapeauté par la Caisse des dépôts qui, depuis quelques mois, est reconnue comme la banque des territoires.
Nous allons donc permettre une synergie entre les 17 000 points de contact de La Poste et la force de frappe financière de CNP. Il s'agit de réunir les conditions d'une consolidation d'un acteur public financier de premier plan.
Ce rapprochement ambitieux qui aura un impact significatif sur la vie quotidienne des Français marque l'achèvement de la révolution copernicienne de La Poste qui a, je pense, enfin trouvé un modèle économique d'avenir sans renier ses missions fondamentales de service public qui, au contraire, se trouveront renforcées. Tout cela permettra d'accompagner de manière offensive, et non défensive, la transition inéluctable des métiers traditionnels.
Ce rapprochement hautement stratégique pour le groupe La Poste, premier employeur de France, avec plus de 250 000 salariés, fera l'objet de l'appropriation parlementaire qu'il mérite, malgré le temps assez court dont nous avons disposé depuis le dépôt de cet amendement du Gouvernement.
Je tiens à vous informer qu'avec sa rapporteure thématique, la commission spéciale mettra à profit le temps qui lui reste avant le début des débats en séance, le 25 septembre, pour recevoir la semaine prochaine tous les partenaires sociaux de La Poste et les trois dirigeants des entreprises concernées – la CNP, La Poste et la Caisse des dépôts.
Nous proposerons en séance un renforcement du contrôle parlementaire de la Caisse des dépôts à travers sa commission de surveillance.
Vous l'aurez compris, je suis défavorable à l'amendement de M. Dharréville et favorable à celui du Gouvernement, même si je sais que ce n'est qu'un début.