Intervention de Bruno le Maire

Réunion du vendredi 14 septembre 2018 à 15h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises

Bruno le Maire, ministre de l'économie et des finances :

Je vais rajouter un mot, afin que vous puissiez vraiment profiter de la pause, en ayant le sentiment que vous l'avez méritée. (Sourires.)

La bifurcation ne peut pas se faire si nous sommes seuls. À chaque fois que la France essaie d'agir ainsi, l'histoire a montré que cela conduit généralement à des drames. Si nous avons une chose à faire, c'est de montrer aux autres peuples européens, et aux autres peuples du monde, je l'espère, que l'on peut réussir avec un modèle différent.

Mais je vous le dis, alors que je suis en charge non seulement de l'économie mais aussi des finances, convaincre nos partenaires qu'il faut respecter l'environnement et l'accord de Paris, c'est difficile.

Quand vous avez en face de vous M. Donald Trump et l'administration de la première puissance mondiale, ce n'est pas simple.

Quand on veut tout simplement faire bouger les lignes sur la taxation des géants du numérique, en utilisant des arguments qui me paraissent relever du pur bon sens, car il n'est pas normal que Google, Amazon et Facebook, dont la capitalisation s'élève à des milliers de milliards de dollars, paient quatorze fois moins d'impôt qu'une petite PME du Land de la Saxe, du Nord de l'Italie, de l'Espagne ou de la France, mais que la réponse continue à être négative et qu'il faut continuer à faire preuve de persuasion, de conviction, d'entrain et de détermination, je peux vous dire que c'est difficile.

Quand on plaide pour que l'on n'aille pas vers du dumping fiscal, et je pense que nous nous rejoindrons sur ce point, que cela implique de convaincre des partenaires européens qui n'ont pas envie de bouger, au fond, parce qu'ils ont bâti un modèle économique fondé sur le dumping fiscal faute d'être assez compétitifs et innovants, c'est difficile aussi.

Le choix le plus simple serait de vouloir donner l'exemple tout seul ; mais ce seraient les Français en pâtiraient. Avec le Président de la République, nous avons fait un choix différent : nous croyons aussi à la nécessité de bifurquer, mais pas tout seuls.

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