Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du mardi 2 octobre 2018 à 21h30
Croissance et transformation des entreprises — Avant l'article 44

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

… car notre débat reprendra demain après-midi. On perçoit derrière différentes interventions la volonté d'ouvrir grand les portes de la privatisation. Tous les arguments sont avancés ou le seront bientôt.

Tout à l'heure, quand nous nous sommes penchés sur la situation des services vétérinaires, vos arguments étaient révélateurs. On constate le nombre insuffisant de vétérinaires dans l'administration, du fait de la réduction des dépenses publiques qui vous amène depuis des années à supprimer des postes. Aussitôt, vous tirez de votre poche la solution qui consiste à faire faire le job par des entreprises privées.

Voilà ce qu'il y a derrière vos arguments : une volonté de marchandisation de notre société. Vous répondez ainsi aux exigences formulées par certains d'entre nous pour favoriser des entreprises privées, par exemple tel ou tel laboratoire vétérinaire qui pourrait remplacer les postes publics ou suppléer à leur insuffisance.

Vous dites, monsieur le ministre, que, dans certains cas, l'État possède une part du capital des entreprises. Sans doute ajouterez-vous demain que cette petite part peut être cédée au privé.

Mais il existe une autre réponse : la maîtrise publique. Les exemples ne manquent pas. Car enfin les réussites que produit la privatisation, on les connaît ! On voit ce que la privatisation des autoroutes produit en définitive, en termes tant de coûts que de dilapidation de l'argent des Français, en particulier des automobilistes.

Penchons-nous sur les industries de l'armement. Les grandes fonctions régaliennes – même quand il s'agit du maintien en conditions opérationnelles de notre armée – sont de plus en plus souvent confiées à des entreprises privées.

Nous poursuivrons le débat demain, mais nous constatons derrière telle ou telle mesure une volonté, sous couvert de libérer l'activité, de donner un peu plus d'argent au privé ou de lui laisser la possibilité de s'en mettre plein les poches et de s'en prendre à la maîtrise publique.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.