Il l'était déjà, selon nous, en sortant de notre assemblée en première lecture. Il l'est encore plus après son passage au Sénat et après l'accord trouvé en commission mixte paritaire : c'est en effet un texte où dominent les régressions et les renoncements, au moment où la crise du logement se fait extrêmement prégnante dans notre pays.
Le logement, cet abri qui permet à chaque individu de se construire, de s'émanciper et de vivre dignement, est aujourd'hui au premier rang des préoccupations de nos concitoyens. Il suffit d'avoir été élu local ou d'être un député ancré localement pour savoir que, sur dix demandes de rendez-vous adressées par les habitants, huit concernent un problème de logement.
Le logement est l'un des piliers du pacte républicain : or c'est bien cela que, selon nous, ce projet de loi affaiblit. Il use en effet de recettes libérales qui ont déjà été, ici ou ailleurs, mises en oeuvre et qui ont fait la preuve de leur inefficacité.
Ce projet de loi remet en cause le modèle français du logement HLM et son financement, alors que c'est un modèle solide, qu'il faudrait, à l'inverse, conforter, moderniser et décentraliser. Entre la dernière loi de finances et le présent texte, vous bouleversez en quelques mois ce qu'on a mis 120 ans à construire dans ce pays. Si nous étions sûrs du résultat, tout irait bien, nous souscririons à ce projet de loi, mais il n'y a pas un professionnel du secteur ou un élu de terrain qui pense que ce texte est de nature à améliorer la situation !