Visiblement, nous ne rencontrons pas les mêmes personnes !
Le chemin que vous nous faites emprunter mène tout droit vers un ralentissement de la construction et de la production de logements, et donc vers une aggravation de la crise du logement – les chiffres en témoignent déjà.
Je regrette que vous n'ayez pas retenu ma proposition de faire du benchmarking en Europe. On aurait sans nul doute constaté qu'en Espagne, en Italie, en Grèce, au Portugal et au Royaume-Uni, les recettes libérales que vous importez ont échoué. Cela vous aurait permis de réviser votre position et de privilégier une réponse pragmatique, fondée sur la mixité économique propre à notre pays, avec une jambe publique et une jambe privée qui se soutiennent alternativement l'une et l'autre et permettent de marcher.
Ironie du calendrier, le 21 septembre dernier, à Berlin, dans cette Allemagne souvent citée en exemple ici, se sont réunis l'État fédéral, la totalité des länder, les principales communes et des associations, à l'occasion de ce qui a été appelé un « sommet du logement ». Les protagonistes en ont passé un pacte : ils se sont mis d'accord, alors que la crise du logement est moins aiguë dans ce pays qu'en France, sur un plan de réinvestissement public massif pour y faire face. Ce plan comporte quatre volets. D'abord, un resserrement de l'encadrement des loyers, qui existait pourtant déjà en Allemagne. Ensuite, un plan d'investissement public visant à produire 1,5 million de logements – pas moins ! – au cours des trois prochaines années : 2019, 2020, 2021.