Monsieur le Premier ministre, vendredi, les dix-huit parlementaires de la Seine-Saint-Denis, de toutes les sensibilités, dans une unité inédite, ont organisé une rencontre pour demander l'égalité républicaine. Qu'avons-nous dit ? Que notre pays gâche aujourd'hui un formidable potentiel, puisque ce département de la Seinte-Saint-Denis, le plus jeune de France, au dynamisme économique et culturel soutenu et qui, avec 162 milliards d'euros par an, est le troisième contributeur à la TVA, est aussi, « en même temps », celui de toutes les discriminations.
Comme l'a souligné et démontré le rapport d'information de nos collègues Cornut-Gentille et Kokouendo, l'État est gravement défaillant dans ses missions régaliennes que sont l'éducation, la justice et la sécurité. Comment accepter qu'un enfant de la Seine-Saint-Denis, entre le cours préparatoire et la terminale, n'ait pas de professeur dans sa classe l'équivalent d'une année scolaire, que le nombre de policiers par habitant soit inférieur à la moyenne et que, de façon totalement incompréhensible, nous ayons été les grands oubliés de la police de sécurité du quotidien ? Comment accepter enfin que les procédures de justice soient, selon les sujets, entre trois et dix fois plus longues que partout ailleurs ?