Le 13 septembre dernier, les Pays-Bas ont déchu de leur nationalité quatre djihadistes qui s'étaient rendus dans une zone de conflit. D'autres démocraties – le Canada, la Belgique et le Royaume-Uni – se sont récemment dotées d'une législation relative à la déchéance de nationalité qui permet d'éloigner les terroristes du territoire national. Pas nous, pas la France, alors qu'elle a subi les attentats les plus effroyables commis sur le sol européen : Charlie Hebdo, Hyper Cacher, Bataclan, Nice, Saint-Étienne-du-Rouvray, et j'en passe ; 250 morts et des centaines de blessés.
Dès avril 2013, notre collègue Philippe Meunier avait déposé une proposition de loi dans ce sens, rejetée par la majorité socialiste. En novembre 2014, Jean-Christophe Lagarde avait fait de même : encore un rejet. Après le 13 novembre 2015, le Président de la République a fait, enfin, une annonce solennelle à ce sujet, avant d'enterrer le projet, on le sait, en mars 2016.
Ouvrons les yeux : la quasi-totalité des actes barbares ont été commis, hélas, par des Français. Le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Jean-Pierre Bosser, l'a rappelé la semaine dernière : le nouvel ennemi lié au terrorisme djihadiste a étudié dans nos écoles, voire porté nos uniformes.
Il s'agit non pas de stigmatiser telle race ou telle religion, mais de protéger la nation, de nous rassembler autour de nos valeurs. Être Français, c'est être porteur d'un héritage culturel, celui des Lumières, et d'un patrimoine spirituel, l'humanisme judéo-chrétien.