Monsieur le Premier ministre, lors de la séance de questions d'actualité de la semaine dernière, votre ministre de l'économie et des finances s'est vanté que la France créait à nouveau des emplois industriels. C'est peut-être vrai dans les projections parisiennes de Bercy, mais qu'en est-il sur le terrain ? Voyons-nous dans les territoires industriels, les territoires ruraux, des créations d'emplois ? Voyons-nous les personnes retrouver massivement le chemin de l'emploi ? La réponse est non. Cette affirmation est un leurre, et permettez-moi de le prouver par un cas concret.
L'entreprise Viskase, qui réalise d'importants bénéfices en France, va licencier quatre-vingt-douze personnes. Alors que son site de Thaon-les-Vosges a su évoluer sans discontinuer depuis quarante et un ans pour s'adapter au marché mondial, notamment grâce aux efforts de tous ses salariés, l'entreprise va délocaliser la production de boyaux à saucisse en Pologne.
La Pologne, une fois encore, pose la question de la cohérence de l'Union européenne, laquelle aura versé à ce pays plus de 150 milliards entre 2007 et 2020, tout en acceptant le dumping social. Cette même Pologne faisait l'objet de la fureur du candidat Macron, qui affirmait, en 2017 : « Dans les trois mois qui suivront mon élection, il y aura une décision prise sur la Pologne. Je mets ma responsabilité sur la table sur ce sujet. » Où sont les décisions sur les délocalisations en Pologne ? Où est passée la promesse du Président Macron ? Le Président Macron va-t-il désormais engager sa responsabilité sur ce dossier et sur les futures délocalisations en Pologne, comme il s'y était engagé ?
Monsieur le Premier ministre, selon votre ministre de l'économie, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes industriels. Pourtant, la réalité est tout autre ! Qu'allez-vous entreprendre, concrètement, non seulement pour sauver les quatre-vingt-douze salariés des Vosges…