Intervention de Jean-Carles Grelier

Séance en hémicycle du jeudi 11 octobre 2018 à 9h30
Avenir de la santé — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Carles Grelier, rapporteur de la commission des affaires sociales :

La faillite de notre système de santé dans son ensemble est patente. Ce constat est d'ailleurs unanimement partagé sur ces bancs. Notre système de santé défaille à l'hôpital, mais aussi en ville.

Le Président de la République a eu raison de nous inviter collectivement et de manière oecuménique, lors de l'annonce du plan Ma Santé 2022, à faire changer notre système de santé de paradigme. Mais, avant même ce changement de paradigme, c'est notre regard sur notre système de santé qui doit changer et évoluer. Nous devons désormais regarder sur nos territoires les professionnels de santé dans leur complémentarité. Nous devons avoir de l'organisation de notre système de santé une lecture tout à la fois horizontale et collaborative.

Mais tout cela ne servira à rien si nous conservons une lecture budgétaire et comptable finalement mortifère. Le temps où nous diminuions le numerus clausus, persuadés qu'en limitant le nombre des praticiens on parviendrait à diminuer le déficit de l'assurance maladie, n'est pas complètement révolu. C'est toujours cette logique qui prévaut et qui, année après année, sans se soucier des conséquences, tente de faire entrer notre système de santé dans l'entonnoir de l'orthodoxie budgétaire.

Oui, mes chers collègues, j'ose l'affirmer devant vous : à ne rien vouloir changer au regard que nous portons sur le financement de notre système de santé, nous finirons par le faire mourir en bonne santé. Son budget finira certes à l'équilibre, mais le malade sera mort et donc incapable de répondre aux attentes d'une population vieillissante et de plus en plus exigeante en matière de santé.

Il faut le reconstruire sans rien abolir de l'esprit d'universalité et de solidarité que portaient les fondateurs de la sécurité sociale, sans rien perdre de l'attachement aux valeurs qui fondent notre pacte républicain. Nous devons y trouver et y puiser le même souci de grandeur, la même volonté de mettre l'avenir en perspective et de laisser porter notre vision de la France le plus loin possible.

La santé est notre bien commun. Elle est notre dernière richesse d'hommes. Elle est notre principe supérieur et doit être notre exigence première.

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