Non, l'objet de la loi ne peut être cela. Les critères devant être très précisément définis, cela relève du règlement. Les inscrire dans la loi reviendrait à figer nos capacités de réaction, alors qu'ils doivent pouvoir évoluer au fur et à mesure du développement des connaissances, des besoins, des pratiques. Les critères et l'évaluation des facteurs de risques ne sont pas figés dans le marbre. Nous ne travaillons pas sur des symboles, avec une vision parcellaire des sujets, mais sur des changements réfléchis, profonds et sensés.
Par ailleurs, parce que les besoins sont nombreux et que la vocation de ces critères n'est en aucun cas de limiter les dons, nous sommes favorables à un élargissement des dons aux mineurs qui le souhaitent, dès 17 ans. C'est une vraie solution qui contribuera à l'auto-suffisance, soit l'un des quatre principes inscrits dans la loi. C'est également un beau message adressé à ces jeunes et un encouragement au développement de ces actes de générosité, de gratuité, de solidarité envers ceux qui ont un besoin vital et urgent de sang.
Les changements à venir auront le mérite de répondre aux engagements pris par la filière du sang et aux besoins croissants des patients. Les critères de sélection doivent évidemment évoluer, et ils le feront, mais la loi ne peut répondre à cet enjeu : cela serait même contre-productif.
Ainsi mes chers collègues, monsieur le rapporteur, poursuivons l'animation de la réflexion et des échanges entre tous les acteurs ; écoutons aussi les recommandations de la Commission européenne, qui travaille sur ce sujet, et prenons le temps d'oeuvrer en garantissant le meilleur à tous ceux qui se retrouveront dans des situations de vulnérabilité et auront besoin de nos dons. Nous nous devons de les protéger.