Le débat a certes eu lieu, mais il n'est pas clos. Nous devrions bâtir notre réflexion sur de sains principes : un étranger qui, en France, grâce à ce fichage, est identifié comme un danger potentiel pour notre pays, doit quitter celui-ci. C'est un principe sain et républicain, un principe de précaution.
Nous ne pouvons pas transiger sur un tel principe, à moins de refuser de voir la réalité en face. En effet, des professionnels travaillent pour identifier ces personnes, pour mener des enquêtes et obtenir ce type de résultats. Et nous, législateurs, nous pourrions ensuite – et c'est le message que vous allez envoyer – leur dire : « Finalement, le travail que vous faites n'a pas de sens parce qu'en définitive nous allons en rester là. » Notre réflexion doit aller plus loin.
Je viens d'un département dont le sous-préfet me disait, il y a encore peu de temps, que le danger qui l'inquiétait le plus était l'accélération de la radicalisation d'un certain nombre de populations. Il y a donc ce phénomène, qui est exponentiel ; et il y a, par ailleurs, des étrangers fichés « S » qui, eux, sont identifiés et qu'on laisse demeurer sur notre territoire, alors même que la situation s'aggrave. Pourquoi ? Je n'arrive pas à comprendre votre logique.