Madame la ministre, vous avez dit ne pas souhaiter établir de discriminations. Mais, en refusant l'article 2 bis, que faites-vous d'autre ? Un don de sang par un homme ayant des relations sexuelles avec des hommes n'est pas plus risqué que le don du sang d'un hétérosexuel ; ce sont les pratiques qui sont en cause, et non l'orientation sexuelle.
Je vous ai posé une question écrite sur ce sujet au mois de juin dernier. Nous sommes au mois d'octobre ; j'attends toujours la réponse. Si vous étiez si sûre de vous, si vous aviez vraiment la volonté d'avancer, je pense que quatre mois auraient suffi pour nous apporter cette réponse toute simple.
Aujourd'hui, les agressions contre les populations LGBT s'accroissent ; une agression aujourd'hui à Paris, une autre la semaine dernière, une autre encore il y a quinze jours. Elles sont de plus en plus médiatisées, c'est vrai, mais elles sont surtout de plus en plus fréquentes, et cela depuis que, lors du débat sur le mariage pour tous, le Gouvernement de l'époque avait laissé aux forces les plus réactionnaires le temps s'organiser au sein de La Manif pour tous. Ce sont ces groupes qui continuent aujourd'hui leur oeuvre néfaste à l'égalité de toutes et de tous.
Quand le Gouvernement relance les consultations sur la procréation médicalement assistée – la PMA – pour toutes, quand il fait à nouveau durer ce débat qu'il serait si simple de clore rapidement, il renforce encore une fois l'homophobie et plus largement la LGBT-phobie. Refuser d'avancer sur le don du sang, tergiverser, c'est encore une fois jeter l'opprobre sur nos concitoyens LGBT.
Il faut venir à bout des discriminations ; il faut que les agressions cessent. Et nous avons l'occasion, ce soir, très rapidement et très simplement, de venir à bout d'une discrimination qui n'a aucun fondement scientifique.