Pour dire les choses simplement et sans procès d'intention, sur ce genre de sujet, nous ne pouvons pas montrer du doigt les collègues qui ne partageraient pas la volonté de voter cet article, que, pour ce qui me concerne, je voterai.
En effet, la disposition actuelle, qui exclut les personnes homosexuelles du don du sang, est à la fois hypocrite, ridicule et illogique. Elle ne repose sur aucune raison objective puisque, on l'a dit, ce sont non pas des choix de vie personnels, des inclinations, des choix de vie affectifs dont il faudrait tenir compte, mais des comportements. Et des comportements, il y en a autant que d'individus !
Des raisons subjectives existent aussi. Nous avons pu prendre conscience à travers ces débats de l'importance du ressenti. C'est pourquoi il faut éviter les procès d'intention. Oui, les populations homosexuelles ressentent comme une discrimination le fait de ne pas pouvoir donner leur sang. On peut trouver cela logique ou non. On peut être d'accord ou pas, mais c'est un élément subjectif qu'il faut prendre en compte.
Je n'aime pas que la notion de genre ait été introduite dans ce texte : je la combats car je ne la trouve pas pertinente. Pourtant, je voterai cet article car voter contre, c'est inciter certains à se positionner sans arrêt à travers un discours victimaire, c'est-à-dire à montrer du doigt les méchants qui les empêcheraient de donner leur sang.
Il faut sortir de cette opposition entre bons et méchants, et se placer dans un débat qui privilégie l'intérêt général, l'intérêt des individus. L'intérêt général, c'est de permettre à chacun de participer, en citoyen responsable, au don du sang dans notre pays.
Ce débat a d'ailleurs existé sur les soins funéraires, dont les populations homosexuelles malades du sida étaient exclues. La législation a évolué, ce qui est un bon signe.
Je prendrai part à ce consensus en votant cet article.