Nos discussions nous portent souvent à l'extrême. Aux deux côtés de l'hémicycle, je voudrais rappeler quelques réalités et quelques vérités.
La France est un État de droit, et un État de droit qui dispose déjà de tous les moyens pour assurer la défense des libertés. Ces moyens sont-ils suffisants ? Voilà la question qui nous est posée.
Incontestablement, nous sommes interpellés par les morts et par leurs familles qui réclament justice. Jusqu'où faut-il aller ? Là est le problème. Nous avons entendu la position de l'extrême droite, à qui tous les textes que nous pourrons adopter ne suffiront jamais. Pourtant, nous en avons déjà adopté beaucoup. M. Meyer Habib, l'a rappelé, dans son style inimitable : nous en sommes à huit à douze textes, selon que l'on retient tel ou tel, sur les problèmes de sécurité et de liberté. Plus nous en voterons, plus nous risquerons de les voir s'opposer les uns avec les autres. Mon sentiment est que ce texte est le dernier susceptible d'apporter un équilibre, incontestable, entre, d'un côté, la défense des droits, de l'autre, la défense de la sécurité – étant entendu que, pour moi, la sécurité est la première des libertés.