Intervention de Meyer Habib

Séance en hémicycle du jeudi 28 septembre 2017 à 9h30
Sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme — Après l'article 7 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

C'est vrai, l'histoire nous a montré qu'il fallait avoir à leur sujet la plus grande vigilance. Mais toute la question est de savoir ce qu'il contient. Peut-être la lumière jaillira-t-elle de notre discussion ? S'il suffit d'un appel pour faire inscrire un nom dans ce fichier, on ne peut évidemment pas expulser quelqu'un sur ce fondement.

Je pense aux forces de police et de sécurité, et à la difficulté de leur mission. Pendant deux ans j'ai bénéficié d'une protection : ayant des policiers à mes côtés vingt-quatre heures sur vingt-quatre, j'ai beaucoup parlé avec eux. Ils sont débordés ! Trois mille personnes sont aujourd'hui inscrites sur un fichier, qui font donc l'objet de présomptions sérieuses.

S'agissant de ce fichier, peut-être faudrait-il affiner les choses et savoir ce qu'il contient. Rien n'est parfait, évidemment. Expulser quelqu'un parce que son nom est inscrit dans un fichier nous pose un problème moral. Mais la question la plus importante est de réduire à zéro le nombre de massacres d'enfants, de femmes, de prêtres et de civils. C'est cela, notre objectif. Or, pour l'instant, et bien que nous y ayons mis toute notre force et tout notre talent, nous avons échoué – autrement, nous n'en serions pas là. Nous sommes donc responsables.

Je me pose donc la question : qui est inscrit dans ce fichier ? La réponse n'est pas très claire. Une fois qu'elle le sera, la meilleure solution sera à mon avis de faciliter les choses. Entre parenthèses, un recours est toujours possible, y compris contre une expulsion. Mais nous devons avancer : la première des libertés, c'est la vie ; c'est de pouvoir conduire ses enfants à l'école en étant presque sûr de les retrouver le soir, sans qu'ils aient été tués.

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